Les actions écoféministes
Dans les années 70 en Inde, Vandana Shiva se fait remarquer lorsqu’elle rejoint le mouvement des femmes Chipko, qui luttent contre la déforestation par la non-violence, en protégeant les arbres de leurs corps.
Depuis, son activisme n’a jamais cessé. Elle a créé Navdanya, une association qui a pour objectif de protéger la nature et les droits des personnes au savoir, à la biodiversité, à l’eau et à la nourriture.
Pour ce faire, elle a notamment créé une banque de semences communautaires afin de permettre à tous l’accès à la diversité des semences.
Pendant la Révolution Verte, la base génétique des semences s’était considérablement réduite au point que certaines variétés sont en voie d’extinction. C’est pour lutter contre ces méfaits que cette banque a été créée.
A méditer, une citation inspirante de cette femme remarquable :
"Si nous n'allons pas vers un futur où les femmes mènent la voie pour faire la paix avec la Terre, nous n'aurons pas de futur humain du tout"
D’autres actions écoféministes ont eu lieu dans les années 80, notamment aux Etats-Unis contre le nucléaire ou encore au Kenya avec Wangari Muta Maathai, engagée contre la déforestation au Kenya.
Aujourd’hui, on retrouve ces engagements encore dans le monde entier comme au Brésil sur les sujets de déforestation avec l’association WECAN , ou encore la récente Association Jiboiana.
Déjà en 2015, Valdelice Veron avait tenté de sensibiliser le monde à l’écocide qui avait lieu au Bresil par les producteurs d’Ethanol cf https://urlz.fr/kKpl et https://urlz.fr/kKpo
Et de nombreux autres exemples de luttes et d’engagements recensés par Reporterre https://urlz.fr/kKpz.
L’écoféminisme vers l’accord masculin/féminin
Logiquement, je me suis intéressée à l’écoféminisme grâce au recueil REMAIN de Emilie Hache.
Dans ce livre, on évoque les valeurs féminines, l’importance de les mettre en avant car elles sont bonnes pour la planète !
Notre société, nos organisations ont laissé une place trop grande aux valeurs masculines.
Pour Emilie Hache, une des solutions à creuser est de réveiller en nous ces valeurs féminines enfouies depuis si longtemps, de tendre à l’équilibre entre valeurs féminines et masculines qui peuvent être incarnées par les deux sexes.
L’idée n’est évidemment pas de les opposer mais de démontrer que la solution est dans une meilleure harmonie.
Pour comprendre cette notion d’écoféminisme dans notre actualité, le livre de Lauren Bastide « Futur.e.s » est également très inspirant.
Cette journaliste essayiste, engagée, créatrice du Podcast La Poudre nous démontre dans son dernier ouvrage comment le féminisme peut sauver le monde en sortant l’humanité de sa binarité.
L’opposition, la confrontation hommes/femmes n’a plus de place dans notre nouveau monde.
L’expression dans chacun de nous de notre féminité et notre masculinité doit être acceptée et ainsi permettre à chaque vie de compter, d’être respectée.
L’écoféminisme nous permettrait ainsi de sortir d’une relation prédatrice à la nature.
Peut-on encore agir ?
Toutes ces pensées, réflexions et courants d’idées nous questionnent sur notre capacité à l’action.
Est-il encore possible de changer notre état d’esprit collectivement pour offrir aux générations futures un avenir sur cette belle terre ?
De nature optimiste, j’y crois, nous sommes connectés avec cette nature, il est grand temps de l’écouter, de nous en inspirer, comme le biomimétisme, comme la philosophie Hozho (*), et certainement tant d’autres pour retrouver nos racines, nos valeurs.
Ainsi nous pourrons offrir une vie possible sur la planète aux générations futures.
Le succès du film AVATAR montre bien le besoin de se connecter à notre planète. Sommes-nous toujours obligés pour cela de subir des méchants guerriers qui veulent tout détruire, des guerres qui n’en finissent plus ? (Je n’ai d’ailleurs pas aimé cette partie du film NDLR).
Ce n’est pas être utopiste que d’affirmer que c’est en réintégrant des valeurs féminines que nous pourrons envisager l’avenir.
Pour preuve et par exemple, la gestion exemplaire de la crise Covid des femmes dirigeantes du monde entier (Allemagne, Taïwan, Nouvelle Zélande, Islande, Norvège, Finlande, Danemark) comme le décrit Aviva Winttenberg Cox dans son article dans Forbes.
Oui ! nous pouvons agir, il est encore temps. Levons les freins qui nous retiennent et nous emprisonnent dans des schémas séculaires.
En route POUR UNE TRANSFORMATION PLURIELLE.
Beryl Bès
A suivre dans le prochain chapitre : "L'écoféminisme, les prédations"